15.4.09

face à une île sur la seine/ah voilà ça fait tout de même plus chic qu'un troquet à gare du nord ou un débarras à filles du calvaire je séjourne dans une ville tellement riche que nul cyber-restobouiboui n'y a ouvert puisque tous les habitants possèdent un ordinateur et une connexion et que de toute façon les cyber-brassfood attirent les jeunes les pauvres les jeunes pauvres les pauvres jeunes et aussi des arabes susceptibles d'être les quatre à la fois alors non pas de cyber-kebab mais des wifi au café leffe pour ceux qui ont en plus un netbook à trois cent euros net bien sûr et qui sont peut-être arabes mais surtout riches au moins middle-class à mille six cent euros mensuels net bien sûr genre mon salaire ? combien je gagne ? juste assez pour me connecter où je veux n'importe où c'est un salaire-net un cyber-revenu un e-molument de l@rgent comptant sonnant trébuchant en fait dans cette ville riche face à une île sur la seine il est à croire que les gens tr@v@illent pour pouvoir se brancher sur le ouèbe à volonté urbi et orbi mais passons sur cette île face à la ville riche il y a la datcha tourgueniev ainsi nommée parce que tolstoï non je blague il y a aussi l'île aux impressionistes ainsi nommée parce que dürer non je blague il y a un golf très cher sur une autre île où le zouze et moi échouâmes en nous promenant dans un morceau de forêt jouxtant ledit golf où nous rencontrâmes les restes d'une vieille salle de bain sous la forme de carreaux de faïence fracassés et la demeure d'un homme gagnant nettement moins qu'un s@l@ire autant dire une cabane en bois tôle plastique et sac de couchage mais avec un espace de lecture constitué d'un vieux carton retourné et d'une pièce de molière en édition scolaire le misanthrope ? oui je crois.et des notes marginales elles aussi écrites en alphabet cyrilique serbe ou russe je ne sais pas/nous habitions cette ville riche face aux îles un peu comme des amazoniens habitent la forêt un rond-point en ces jours pouvait devenir lieu de giration infinie autour d'un autel païen et tout ça sans rien fumer du moins au début les bords de la seine accueillaient nos hurlements nocturnes nos tentatives de cerf-volant nos déambulations précautionneuses envers le moindre détail celui où niche le diable c'est là qu'avec le bigouane qui était encore un liteulouane tu as fait le tour de tous les restaurants et brasseries non encore cyber en ces jours dans la nuit de la saint sylvestre mais bien plus tard que minuit en criant bonne année après avoir débarassé les jeux de plein air d'un square pour gamins de la couche de neige qui les recouvrait en vue d'une bonne séance de balancelle vers trois heures du matin ? oui et après ça on va prétendre devant le juge aux affaires familiales que je suis je cite totalement incapable de m'occuper des enfants/avec le zouze c'était partout la forêt amazonienne des bords de seine à noirmoutier du neuf-trois à la creuse comme si on ne savait jamais comment s'orienter et qu'il faille à chaque fois inventer se frayer un chemin parmi les lianes épaisses et opaques que sont les panneaux directionnels/sinon tes cheveux poussent oui car ayant lu que le poil constitue un signe ostentatoire d'anti-sarkozysme j'ai jugé pertinent de me détondre un peu mais revenons au zouze face à l'île sur la seine oui pourquoi pas il y avait aussi la foire aux jambons et à la brocante mais nous n'y mîmes jamais les pieds/et tu as repris ta cane ? oui car les étages les sacs à dos les valises tout ça tu souffres ? juste ce qu'il faut pour pimenter l'action mais revenons à la foire aux jambons et à la brocante le zouze pouvait être d'une invraisemblable beauté tu as gardé la photo au sourire-éclair ? oui au fond d'un carton celui avec les collages réalisés par le bigouane partitions et résines teintées en bistre cette photo où le zouze a l'air d'un clown d'un fruit épanoui d'une ronde de lutins d'une ingénieuse d'une sanguine il y a eu robert doisneau il y a désormais photomaton de toute façon c'est toujours la faute à quelqu'un alors pourquoi pas au maton ça fait longtemps que tu la prépares celle-là ? plus très loin de quinze ans ah ouais ça troue le cul de compter les ans enfin je peux l'avouer tout a été de ma faute arrête tu te fais du mal tu vas encore devoir recourir à ta cane à la lamaline la canamaton ? mouais plutôt la cane et l'honni/bon bien bref je vois qu'on est parti pour se calembourer la gueule mais le bruit gras des péniches sur la seine le long des îles face à la ville riche mérite de taire les mots deux secondes//voilà.sinon ça va ? ça ira à la lent-terne

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