6.5.09



petite pompe à jus
mon petit tourne-nerf
ma machine à vider
à emplir de tes riens
mes langueurs d'outre-terre
à casser mes longueurs
de voyeur souterrain
et mes lévitations
de rongeur de vieux frein

ma pomme qu'a chuté
pas trop loin du pommier
prune qui pousse papa
à forcer sur l'noyeau
ma noisette dorée
ma cerise à l'eau-d'vie
mon pigment d'abricot
mon doux raisin amer
mon pépin à Bordeaux

mon mangeur de consonnes
mon racleur de labiales
mon suceur de mille mots
aux gutturales rouleuses
dévastateur tantale
à voyelle interdite
qui rend la langue heureuse
d'être si mal tombée
de ta bouche mâcheuse

vieux frère détrempé
sous la hutte des draps
tu finiras un jour
par me croquer tout cru
tu goûteras papa
des pieds jusqu'à la tête
et ta maman émue
ira pleurer de l'eau
sur mon rire moussu


(1996, peu après la naissance du Bigouane)


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