1.3.09

Julie-Julot



Le p'tit Julot aime les faces plates
les tongs, les viets, les thaïs, les gnaks,
tous les pékins, tous les macaques,
ça le trémouille et ça l'éclate.
La p'tit' Julie fait du yoga,
Marajhana, lotus, mantras,
y a guère que le Kamasutra
qui lui fasse peur, mais ça viendra.

Parfois, dans un coin de Belleville,
Julot s'envoie un'petite fille.
Faut dire que ça vous donne la quille,
les yeux bridés à la vanille.
Et tout'les nuits, à la même heure,
dans son appartement de la Cité des Fleurs,
Julie oublie tous ses malheurs
à coup d'encens et de p'tits beurre.

Julot a remarqué Julie :
elle travaille pas très loin d'chez lui.
Elle a vraiment un air souris
quand elle mange chinois à midi.
Un jour, tout gonflé de courage,
il se lance au grand abordage
pour l'emmener en canotage.
V'la la mousson, c'est pas dommage.

Il lui dit qu'il a parcouru
toutes les ruines inconnues
de l'Inde, mille cités perdues...
Elle boit ça comme du petit jus.
Coulent les jours, coule la Seine,
dans sa p'tite chambrette il l'emmène.
Le Grand Véhicule se déchaîne,
Julie sanglote, Julot dégaine.

"Pas la première, pas la dernière..."
L'habitude, ça vous rend amer :
Julot retourne à ses affaires,
ça pulse autour du réverbère.
La p'tite Julie fait table rase.
Y a de gros frissons qui l'embrasent.
Oubliés, les lamas, les sages ;
c'est le grand soir, on déménage.
Il faut dire, pour ceux que ça blase,
que Confucius n'avait pas l'gaz.


(song for Zouz', 95)



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire